Chapitre VI
Le matériel archéologique
1. Ornements et éléments vestimentaires
Du point de vue fonctionnel, les ornements du corps peuvent être classés en plusieurs catégories
1.1. ornements pour les cheveux et les oreilles : anneaux de tempe, anneaux de tempe terminés en -s, boucles d’oreilles à spirale conique, boucles d’oreilles en forme de „raisin”(formes 17 a – 17 b Giesler);
1.2. ornements pour les bras et les doigts : bracelets simples, torsadés, à tête d'animal stylisée, anneaux simples, torsadés, à chaton, ou anneaux sigillaires (forme 37);
1.3. ornements à mettre autour du cou: sautoirs simples ou torsadés (formes 1 a, 1b Giesler), colliers, munis parfois d’un pendentif central, des pendentifs, des amulettes et des petites croix-reliquaire;
1.4. accessoires vestimentaires.
2. Pièces d'équipement militaire et objets ménagers
2.1. C arquois
Les carquois ne sauraient pas manquer des inventaires funéraires caractéristiques aux populations nomades. Des restes de carquois ont été découverts aussi bien en Hongrie qu’en Transylvanie ou dans le Sud-Ouest de la Slovaquie. Les pointes des flèches ont été déposée soit dans les carquois, soit en bouquet, leur forme ou leur nombre pouvant différer.
Des carquois et des pointes de flèches ont été prélevés dans les cimetières d’Alba Iulia – „Staţia de Salvare”, Cluj Napoca – Rue Zápolya, Orăştie – Dealul Pemilor /X2, Vukovar – Lijeva bara, Kiszombor B / M. 2, Mindszent – Koszorús–dűlő / M.2, Szentes -Szentlászló/M. 6, Szentes –Bórbasfőld / M 15 et M. 20.
Des morceaux de fer ont été retrouvés dans des carquois dans les régions de Banat et Crişana, sur les sites de Dudeştii Vechi - „Movila lui Dragomir”, Timişoara - Cioreni, Voiteni et Vărşand - „Movila dintre vii”. Des pointes de flèches de différentes formes ont été également retrouvées à Gîmbaş –”Măguricea”, Deva – Micro 15, Chotín /M.74, Sered I/M.6, Sered II / M.7/55 et Kosúty, Bánov / M. 27, Cerveník/M. 1 et Nesvady/M. 2.
2.2. Arcs
Les plaques en os appliquées sur la partie médiane ou aux extrémités des arcs sont assez fréquentes dans les tombes des guerriers. Ces plaques sont simples ou bien décorées de fines incisions ou de cercles ayant un point au centre.
On connaît aussi des plaques en os appliqués sur les arcs, en provenance de Transylvanie, du Sud-Ouest de la Slovaquie ou de Croatie: Alba Iulia –”Staţia de Salvare”, Bánov / M. 16, 20, 27, 28, Ondrochov/M.4, Nesvady/M.2, Sered I /M.1/52, M. 6/52, 7/53, M. 8/53, 14/53, M. 14/53 et Sered II /M.4/55, M.7/55 et Vukovar – Lijeva bara
2.3. Sabres
La présence des sabres dans les cimetières de Transylvanie peut être documentée uniquement pour les sites: Blandiana –„În vii” , Gâmbaş –„Măguricea” , Cluj Napoca -Rue Zápolya /M.1, M.4, M.6 et M.10, Rue Plugarilor. Les sabres découverts à Cluj Napoca – Rue Zápolya et à Gîmbaş –„Măguricea”/M.1 appartiennent au type I A Kirpičnikov.
Dans le Sud-Ouest de la Slovaquie on a découvert des sabres à Zemianska Olča / M.8, Sered I / M.1/57 et Nesvady/M.1. Les sabres découverts à Zemianska Olča et Sered I appartiennent au type I A Kirpičnikov.
Le sabre de Trnovec nad Váhom – Horný Jatov/ M. 183, portait sur sa poignée des plaquettes d’os, sur lesquelles figuraient des dessins en forme de cœur ou de palmette. Ce sabre peut être assimilé au type III Kirpičnikov.
2.4. Epées
Les différents types d'épées, dotées de double tranchant, sont assez fréquents dans les inventaires funéraires des tombes des guerriers.
On peut mentionner quelques épées du type X, Y Petersen à Deva - Micro 15, Dolný Peter II – Kisrét (Rég. Komárno)/ M. 61, Galanta – Mátšukovo, Tornóc / Trnovec nad Váhom (Rég. Galanta), Sered II / M. 7/55 - Dealurile Mácsedi, Marcelová / Marcelháza (Rég. Komárno), Červenik / Vágveresvár (Rég. Trnava).
2.5. Haches de guerre
Parmi les pièces d’armement découvertes dans des nécropoles, les plus fréquentes sont les haches de guerre. En Transylvanie, on peut distinguer deux types de haches, qu’on retrouve souvent dans les tombes des guerriers.
Le premier type – et le plus ancien – comporte une partie active plus large que le reste et allongée vers le manche. L’orifice destiné à l’emmanchement a une forme assez allongée. Sa découverte à l’intérieur du groupe Cluj indique comme datation possible la première moitié du X e siècle. Ce type de hache peut être classé dans le type III Ruttkay et commence à être utilisé après la seconde moitié du IX e siècle.
Des exemplaires semblables découverts en Russie ont été classés dans le type VIII Kirpičnikov et datés de la période comprise entre le XI e et XII e siècles. De tels exemplaires ont également été retrouvés à Cluj Napoca – Rue Pata et Gîmbaş –„Măguricea”.
Pour ce premier type, des analogies peuvent être établies avec des glaives découverts dans les nécropoles de Demkóhegy, Dudeştii Vechi - „Movila lui Dragomir”, Hajdúszoboszló - Árkoshalom et Püspökladány -Eperjesvölgy.
Un deuxième type de glaive a été identifié à Alba Iulia – „Staţia de Salvare”, Deva – Micro 15 et Orăştie – Dealul Pemilor/X2. Il est caractérisé par une forme plus svelte et une partie postérieure allongée, à section carrée.
La partie active a un tranchant large et se recourbe progressivement vers l'emmanchement. Ces haches correspondent au type I Kirpičnikov et sont propres à la Russie du XI e au XIII e siècles.
Du point de vue chronologique ce type de hache rentre dans les inventaires funéraires le plus probablement après la moitié du X e siècle.
2.6. Etriers
Dans la catégorie des pièces de harnachement, on distingue une grande variété d’étriers.
Des étriers ont été découverts à Orăştie – Dealul Pemilor X2, Szentes -Borbásföld, Dolný Peter II, Deva – Micro 15 (type IV – 3 Ruttkay), Cluj Napoca – Rue Zápolya (type V -1 Ruttkay), Alba Iulia –”Staţia de Salvare”, Blandiana -”La brod” (type IV – c Ruttkay), Sered I / M.1 /57 (type IV – 2d), Červeník / M.5 (IV -2), et Sered II / M. 2, 5 / 54 (IV -2).
2.7. Mors
Dans les tombes des guerriers on a retrouvés deux types de mors –
articulés et non-articulés (types II et III Ruttkay) – à Alba Iulia –”Staţia de Salvare”, Blandiana – La brod, Cluj Napoca – Rue Zápolya, Orăştie -Dealul Pemilor X2 .
Dans le Sud-Ouest de la Slovaquie on peut distinguer deux types de mors articulés. On peut inclure dans un premier groupe les mors articulés du type II Ruttkay, qui comprend des pièces du X e siècle découvertes à Bánov (Rég. Nové Zámky), Červenik (Rég. Trnava), Dolný Peter II (Rég. Komárno), Imel (Rég. Komárno), Prša (Rég. Lučenec), Sered I et Sered II (Rég. Galanta) et Vojnice (Rég. Komárno).
Le deuxième groupe est composé de mors articulés à frein, dont il existe plusieurs versions. Le mors découverts à Nesvady appartient au type I – 5 Ruttkay. A Sered on a retrouvé deux sortes de freins I - 2 et 4. Les variantes I -1, 2 (?) et 3 apparaisset aussi à Kosúty et Nesvady.
2.8. Couteaux
Dex couteaux entiers ou fragmentaires ont été identifiés dans des inventiares funéraires de la période allant du IX e au XI e siècles, sur les sites d’Alba Iulia - Rue Brînduşei, Alba Iulia – „Staţia de Salvare”, Alba Iulia – Izvorul Împăratului, Alba Iulia – l'hôpital vétérinaire, Blandiana A, Blandiana – „În Vii”, Dolný Peter II, Moldoveneşti, Pîclişa – „La Izvoare”, Sebeş et Vukovar - Lijeva bara.
2.9. P ierres à feu et briquets
Les pierres à feu et les briquets sont des objets fréquents dans les découvertes faites dans les nécropoles du X e et XI e siècles.
Des morceaux de pierres à feu et des briquets ont été retrouvés dans les cimetières d’Alba Iulia – Rue Brînduşei / M.6/1997, Alba Iulia –„Staţia de Salvare”, Alba Iulia – Izvorul Împăratului, Blandiana –„În Vii”, Červenik (Rég. Trnava), Cluj Napoca - Rue Zápolya, Deva - Micro 15, Gîmbaş –„Măguricea”, Nesvady (Rég. Komárno) / M. 1, Sered I (Rég. Galanta) – M. 1/52, M. 8/53 et Vukovar – Lijeva bara.
2.10. Anneaux triples en bronze pour répartir les courroies
Parmi les pièces de harnachement on remarque aussi les anneaux triples en bronze pour répartir les courroies. Ces pièces apparaissent fréquemment dans les inventaires funéraires des tombes appartenant à des guerriers. On connaît à ce jour de tels anneaux à Alba Iulia et Dolný Peter II.
2.11. Céramique
Jusqu’au XI e siècle, le matériel céramique apparaît dans l’inventaire funéraire, étant utilisé dans des cimetières différents du point de vue ethnique ou confessionnel.
Si dans les cimetières du groupe culturel Ciumbrud le matériel céramique n’apparaît pas, la situation est toute autre dans les nécropoles du groupe culturel Blandiana A. On y trouve un ou deux récipients, différents du point de vue typologique.
Par rapport à la période précédente, au Xe siècle, un seul récipient est posé en offrande, dont les dimensions sont modestes. Durant ce siècle, les récipients polis en forme d’amphore et les récipients globulaires munis de deux anses ne se retrouvent plus parmi les objets en céramiques déposés en offrande dans les tombes. Plusieurs cas ont été répertoriés, selon la disposition du récipient en céramique à l’intérieur des tombes:
à droite des pieds : Cluj Napoca - Rue Zápolya : M. 2, M. 3, M. 5; Cluj Napoca – Rue Plugarilor, Prša (Rég. Lučenec) / M.43.
à gauche des pieds : Prša (Rég. Lučenec) / M. 76, 101.
près du crâne : Sered II (Rég. Galanta).
à droite du crâne : Alba Iulia – Rue Brînduşei: M. 9 / 97, M. 12 / 97, M. 5 / 99, M. 8 / 2001; Alba Iulia – nécropole III .
à gauche du crâne : Bánov (Rég. Nové Zámky).
à côté du mollet gauche : Alba Iulia – Rue Brînduşei: M. 14 / 97, M. 15 / 97, M. 16 / 97, M. 22 / 99; Blandiana B: M. 4 .
près du bassin: Alba Iulia – Rue Brînduşei: M. 2 / 99, M. 4 / 99.
position non-précisée, à cause du dérangement du site: Bánov (Rég. Nové Zámky)/ M. 18, 25.
2.12. Monnaies
Dans l’espace européen du X e et XI e siècles la coutume de la monnaie déposée dans les tombes est de plus en plus fréquente. Cette pratique en est précédée par une autre: le dépôt de la moitié inférieure d’un double pendentif cordiforme.
Si en Transylvanie seules des monnaies arpadiennes ont été déposées, en Pannonie et dans le Sud-Ouest de la Slovaquie on a également retrouvé des monnaies d’Europe de l’Ouest ou arabes.
Selon S. Tettamanti , on peut distinguer 10 dispositions possibles de l’obole à l’intérieur des tombes. Le dépôt de plaques métalliques sur les paupières ou dans la bouche du défunt précède la pratique de l’obole. IL s'agit d'une pratique propre aux populations finno-ougriennes, censée protéger les vivants contre le regard néfaste du défunt.
La pénétration des premières émissions monétaires magyares en Transylvanie est sans aucun doute liée à l’expansion de l’Etat arpadien vers l’Est. Le seul type de monnaie attesté par les découvertes faites en Transylvanie porte sur l’avers la légende STEPHANVS REX et sur le revers celle de REGIA CIVITAS.
Des monnaies de l’époque d’Etienne I er (997 -1038), appartenant au type CNH 1, ont été découvertes à Alba Iulia – Rue Brînduşei, Alba Iulia - Collection Anton Triest, Alba Iulia - Collection Bela Cserni, Bögöt (Kom. Vas), Dolný Peter II, Gerendás (Kom. Békés), Hodoni – „Pocioroane”, Hunedoara – „Dealul cu comori”, Malé Kosihy (Slovaquie), Moldoveneşti, Szabolcs, Szombathely – Szent Márton templom (Kom. Vas) et Pîclişa – „La Izvoare”.
Parmi les monnaies de l'époque du roi Pierre (1038-1041; 1044-1046), on peut énumérer celles d'Alba Iulia – Rue Brînduşei, Biharkeresztes – Ártánd – „Nagyfarkasdomb”, Bjelo Brdo – Rue Veneţia (Croatie), Bögöt (Kom. Vas), Csanytelek – Dilitor, Dăbîca, Ellend – Nagygödör, Gerendás (Kom. Békés), Hunedoara – „Dealul cu comori”, Moldoveneşti, Pîclişa – „La Izvoare” , Püspökladány-Eperjesvölgy et Vladimirescu. Leur présence a été constatée aussi dans les trésors découverts à Lancrăm (Dép. Alba) et Slimnic (Dép. Sibiu).
Assez rares en Transylvanie sont les émissions monétaires d’Aba Samuel (1041-1044), qu’on a retrouvées uniquement dans deux nécropoles: Alba Iulia – „Staţia de Salvare” et Moldoveneşti – Jardin du château Jósika Gábor.
En ce qui concerne les monnaies de l’époque d’André I er (1046-1060) deux types s’avèrent les plus fréquents H 8 et H9 Kovács.
Ces monnaies sont fréquentes dans des découvertes fortuites, des nécropoles ou des collections: Alba Iulia – „Staţia de Salvare”, Alba Iulia – Rue Vînătorilor, Alba Iulia – Rue Brînduşei, Alba Iulia – Collection Anton Triest, Biharkeresztes – Ártánd – „Nagyfarkasdomb”, Bjelo Brdo – Rue Veneţia, Bögöt (Kom. Vas), Čakajovce (Slovaquie), Csanytelek – Dilitor, Dolný Peter II, Ellend – Nagygödör, Ellend – Szilfa, Hunedoara –„Dealul cu Comori”, Hurbanovo – Bohatá (Slovaquie), Moldoveneşti, Pécs – Vasas, Mlynárce, Pîclişa – „La Izvoare” , Sorokpolány – Berekaljai, Kápolnai út (Kom. Vas), Szabolcs et Szegvár – Oromdűlő et Velké Hostĕrádky (Rép. Tchèque).
Beaucoup plus nombreuses sont les monnaies datant de l’époque de Bela I er (1060 – 1063): cimetières d’Alba Iulia – Rue Brînduşei, Alba Iulia – Rue Vînătorilor, Bjelo Brdo – Rue Veneţia, Hunedoara – „Dealul cu Comori”, Malé Kosihy (Slovaquie), Moldoveneşti, Püspökladány - Eperjesvölgy, Vladimirescu et Svinjarevac.
Les émissions de monnaies du roi Salomon (1063-1074) sont présentes à Alba Iulia – Rue Brînduşei, Alba Iulia – Rue Vînătorilor, Alba Iulia – Collection Anton Triest, Hunedoara – „Dealul cu Comori”, Moldoveneşti, Püspökladány – Eperjesvölgy, Sorokpolány – Berekaljai, Kápolnai út (Kom. Vas) et Szegvár – Oromdűlő.
Les monnaies frappées sous Ladislau I er (1077-1095) figurent parmi les plus répandues. Des monnaies de l’époque de Coloman (1095-1114), ont été identifiées à Alba Iulia – la cathédrale catholique romaine, Alba Iulia – Collection Anton Triest, Bărăbanţ (Alba Iulia), Dăbîca, Foieni (Dép. Satu Mare), Košùty (Rég. Galanta)/M. 27, Sînmiclăuş et Sorokpolány – Berekaljai, Kápolnai út .
Les monnaies byzantines sont en général représentées par des émissions de l’époque de Constantin VII Porphyrogénète et Romain II (948 - 959). On remarque, dans cette catégorie, les monnaies découvertes à Hunedoara – „Dealul cu Comori”, Vukovar – Lijeva bara, Szentes - Borbásfőld, Hódmezövásárhely – Kopáncs, Kiszombor et Szob – Kiszerdő.
A Prša (Rég. Lucenec) / M. 101, le défunt avait dans la bouche un dirham arabe à double perforation, émis sous Nasr II ibn Ahmed - Chalif Muqtadir (913 -932). A Sered I, M. 1/53 (Rég. Galanta), on a récupéré une monnaie en argent pourvue de perforations, provenant de Milan, de l’époque de Hugues de Provence (926-945). En 1956, dans la nécropole de Sered I, ont été découvertes d’autres monnaies, elles aussi perforées, ayant le même émetteur.
Autour du crâne de cheval déposé à Vojnice - M. 5 (Rég. Komárno), il y avait 7 monnaies en argent perforées et deux pièces incomplètes – 4 monnaies du type Milan – Hugues de Provence (926-945); 2 du type Pavie – Hugues et Lothaire II (932-950); 1 monnaie du type Milan – Bérenger (888-924) et 1 monnaie du type Milan – Lothaire II (945-950); 2 exemplaires Vérone – Hugues et Lothaire II (931-950); 1 exemplaire Milan – Lothaire II (945 – 950), 1 exemplaire Milan – Hugues et Lothaire II (2-2.1 cm).
D’autres types de monnaies, munies de deux ou trois perforations, ont été signalés à Červenik – M. 3 (Rég. Trnava). Elles ont été découvertes à côté de la calotte crânienne, du bras et du coude gauche. Trois de ces pièces sont fragmentaires et leur légende est illisible. Les autres appartiennent aux types suivants: 4 exemplaires Vérone – Lothaire II (945-950).
En 1889, à Mudroňovo (Rég. Komárno), ont été découverts deux dirhams sassanides perforés.
Des monnaies du roi Boleslav II (967-999), à double perforation ou dépourvues de toute perforation, ont été mises au jour à Košúty (Rég. Galanta) et Dolný Peter II (Rég. Komárno) /M. 89.
La perforation des monnaies et leur réutilisation comme ornements ou accessoires vestimentaires est une pratique fréquente aux X e et XI e siècles.
Chapitre VIII
Conclusions
Au IX e siècle, un certain secteur de la vallée de la rivière Mureş est passé sous contrôle bulgare. Cette présence bulgare dans la région, qui a pris fin au X e siècle, pourrait être expliquée par la nécessité de contrôler les routes du sel.
Avec la pénétration des premières communautés magyares en Transylvanie, des modifications assez sensibles se produisent. A Alba Iulia, sous le point de vue archéologique, ce phénomène est assez nuancé.
Sur la région d'Alba Iulia, sont attestées à ce jour trois nécropoles du XI e siècle: Rue Vînătorilor, Rue Brînduşei et Pîclişa – La Izvoare. Très certainement, elles peuvent être attribuées tant aux allogènes qu’aux communautés autochtones. Il n’est pas exclu que certaines différences entre elles soient dues au facteur religieux.
A l’exception de la nécropole de Vukovar – Lijeva bara de Croatie, on remarque l’absence de pièces d’armement et de harnachement. En échange, les pièces d’armement carolingiennes apparaissent dans une proportion significative en Croatie et moindre en Transylvanie. Cela s’explique par le fait que la région croate a subi pour une période assez longue l’influence de l’Empire franc.
Le nombre réduit d’objets d’origine franque en Transylvanie est donc normal, les rares objets de ce type identifiés devant être mis en relation avec le contrôle des routes du sel.
Par rapport aux ossements d’autres espèces animales, la proportion d’ossements de chevaux est moindre. Ces derniers sont fréquents dans des sépultures du XI e siècle uniquement à Alba Iulia – la cathédrale catholique romaine, Alba Iulia - „Staţia de Salvare”, Blandiana A, Cluj Napoca – Rue Pata et Cluj Napoca – Rue Zápolya. A l’exception de la tombe M. 2 de Blandiana A, tous les ossements de chevaux ont été découverts dans des tombes appartenant à des guerriers. On pourrait même avancer l’hypothèse selon laquelle l’offrande de chevaux est présente uniquement dans des nécropoles de la première moitié du X e siècle.
Dans d’autres cimetières, tels que Blandiana B, Deva – Micro 15, Gîmbaş - „ Măguricea” ou Orăştie – Dealul Pemilor / Point X2, on n’a pas retrouvé d’ossements de chevaux, ce qui repousse leur datation vers une époque plus tardive, soit après la moitié du X e siècle.
D’après la disposition des restes ostéologiques de chevaux, on peut accepter des analogies avec la Hongrie et le Sud-Ouest de la Slovaquie. A quelques exceptions près, ces ossements sont les membres et le crâne de l’animal.
Quant à la culture Bjelo Brdo , la situation este assez problématique. Dès la seconde moitié du X e siècle, les inventaires funéraires recèlent des objets d’origine magyare mais aussi d’autres, provenant du Sud-Est européen.
Par ailleurs, toute une série de cimetières recèlent pour cette période uniquement des pièces standard.
Du point de vue de la numismatique, dans les nécropoles de Transylvanie et de Croatie ont été identifiées la plupart des émissions de monnaies des rois de la dynastie arpadienne. Par rapport à la Hongrie, dans le Sud-Ouest de la Slovaquie, de telles pièces sont beaucoup plus rares. On y constate cependant un nombre important de monnaies de l’Ouest de l’Europe, apportées par les rois magyars de leurs campagnes militaires. La perforation pratiquée sur la plupart de ces monnaies donne à croire qu’elles ont été surtout utilisées comme des accessoires vestimentaires ou comme ornement.
Certaines coutumes, telles que l'offrande d'œufs ou de céramique sont courantes chez toutes les communautés de l'espace européen. Le récipient en céramique déposé dans les tombes du X e siècle est plus petit et sa disposition anatomique diffère.
Si dans la première moitié du X e siècle le récipient en céramique est placé près des pieds du défunt, après la moitié de ce siècle il est disposé près du crâne, du côté gauche, ou bien dans la région du bassin, voire près du mollet.
Les découvertes faites dans la ville d'Alba Iulia constituent un important repère pour la période des migrations en Transylvanie. Cela nous permet de soutenir l'existence d'un horizon culturel à part en Transylvanie, dénommé Alba Iulia. Cet horizon culturel admet trois étapes, qu'on appelera Alba Iulia I, Alba Iulia II et Alba Iulia III.
L'étape Alba Iulia I est caractérisée par l'utilisation de cassettes de brique, le dépôt d'offrandes animales (bovins, ovi-caprins) ou des récipients en céramique (1 ou 2 dans chaque tombe). Cette étape est contemporaine de la phase I des sites Alba Iulia – „Staţia de Salvare”, Blandiana A et Sebeş. L'utilisation des cassettes de brique a été constatée uniquement dans la phase I du site Alba Iulia – „Staţia de Salvare”.
Très probablement, la tombe découverte à Dealul Furcilor / Staţia de Retransmisie Orange correspond à cette même séquence. Sont situés sur le même niveau chronologique des objets propres au groupe culturel Ciumbrud découverts à Alba Iulia – Staţia de Salvare /phase I, Ciumbrud et Orăştie – Dealul Pemilor X8. Cette étape correspond aux IX e et X e siècles.
L'étape Alba Iulia II comprend les découvertes d'objets du X e siècle. Elle correspond à la phase II de la nécropole d'Alba Iulia – „Staţia de Salvare” et à la phase I des sites d'Alba Iulia – Rue Brînduşei, Alba Iulia – Izvorul Împăratului.
Les spécificités de cette séquence sont l'offrande d'œufs et de chevaux, ainsi que le dépôt d'un récipient en céramique, de dimensions réduites, près du crâne, du bassin ou des membres inférieurs.
Ce niveau chronologique est contemporain des tombes découvertes à Blandiana A/M.2, Blandiana B, Cluj Napoca – Rue Zápolya, Cluj Napoca – Rue Plugarilor, Deva – Micro 15, Gîmbaş et d'une partie de la nécropole d'Orăştie – Dealul Pemilor X2. On peut également admettre une synchronisation avec une partie de la haute période de la culture Bjelo Brdo (975-1025), selon la chronologie proposée par Zdenek Váňa.
D'après la chronologie établie par Jochen Giesler, l'étape Alba Iulia II recoupe partiellement la haute période de la phase Bjelo Brdo I.
L'étape Alba Iulia III est caractérisée par des découvertes à caractère funéraire propres au XI e siècle. Y correspondent les découvertes faites à Alba Iulia – Rue Brînduşei/phase II, Alba Iulia – Rue Vînătorilor, Pîclişa – „La Izvoare˝ et éventuellement la fin de la phase II d'Alba Iulia – Staţia de Salvare. Parmi les découvertes spécifiques à cette étape on compte aussi celles de Hunedoara, Moldoveneşti et Simeria. Les étapes Alba Iulia II et III sont caractérisées par l'utilisation du matériel lithique dans l'aménagement des tombes.
L'étape Alba Iulia III est contemporaine d'une partie de la haute période Bjelo Brdo (975 -1025), ainsi que de sa période moyenne, selon la chronologie proposée par Zdenek Váňa. D'après le système chronologique proposé par Jochen Giesler, l'étape Alba Iulia III recoupe partiellement la haute période de la phase Bjelo Brdo I, ainsi que la phase Bjelo Brdo II.
La liste des abréviations et la bibliographie ont été réalisées dans l'ordre alphabétique. Le répertoire des découvertes comprend 73 nécropoles ou découvertes de matériel funéraire (Chapitre VII) et la liste des illustrations est composée de 68 planches.
Autor: Aurel DRAGOTĂ .
Traduit du roumain par Andrei - Paul Corescu
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2006. If you would like a single copy for personal use, please search at, and then download or order a printed form of the desired book.